Traffic Manager en agence ou chez l’annonceur, quelles différences ?

Par

Rémi Kerhoas

Lorsque l’on débute dans le marketing digital, et plus spécifiquement dans la publicité en ligne, on peut soit aller en agence, soit chez l’annonceur. S’il existe un troisième choix, en régie média, c’est un profil plus rare dont je ne parlerais pas ici.

Alors quelle est la différence entre le métier de Traffic Manager chez l’annonceur et en agence ? Est-ce que vos compétences et envies personnelles correspondent à l’agence ou l’annonceur ?

Voici quelques éléments de réponse !

Formation, salaire et métier : vraiment mieux loti chez l’annonceur ?

Quand j’ai fini mes études, je me souviens que la réputation des agences était catastrophique. J’ai bien entendu changé d’avis depuis puisque j’ai créé Quantads, une agence d’acquisition basée sur la data.

En effet, les agences proposent soi-disant des heures de travail à rallonge, un stress permanent, des salaires plus bas… et, comble, ne forment pas leurs salariés.

Inutile de vous dire que tout ça c’est du bullshit complet. Comme tout, il existe des agences bien et d’autres moins bien. Personnellement, je gagnais bien moins ma vie chez l’annonceur, travaillais tout autant et n’étais absolument pas formé.

Bref, ici, pas de réponse extrême : renseignez-vous sur les agences ou annonceurs qui vous tapent dans l'œil. Ce sera la meilleure manière de faire.

In fine, notez que ces éléments sont relativement superficiels si vous êtes comme moi. L’important dans un poste est ce que vous y faites. Alors qu’en est-il quand on est en agence ou chez l’annonceur ? Est-ce que le métier varie vraiment ? Let’s go :

La fonction du Traffic Manager : communiquer

Quand vous êtes en agence, vous êtes entourés de vos pairs. Vos collègues font (grosso modo) le même métier et possèdent des connaissances et compétences similaires aux vôtres. Cela signifie que la communication interne est plus “facile”. Vous parlez le même langage.

C’est (beaucoup) moins le cas chez l’annonceur : vous êtes très souvent le seul Traffic Manager. Vos collègues sont peut-être des graphistes, des Community Managers, des responsables eCommerce ou autre. Bref, vous ignorez leurs contraintes (et vice versa).

Il va donc falloir passer beaucoup de temps à expliquer les choses quand vous êtes chez l’annonceur. Vous devez défendre votre budget, fédérer autour de votre stratégie, intégrer les autres fonctions dans votre roadmap, etc.

Bref, la principale différence est la communication interne. Le Traffic Manager chez l’annonceur est plus proche d’un chef de projet. Alors que côté agence, il est plus technique. Tiens, d’ailleurs, c’est le sujet du prochain point :

Les compétences techniques du Traffic Manager

J’ai déjà rédigé un article complet sur les compétences-clé des Traffic Managers. Mais il existe des subtilités selon que l’on est en agence ou chez l’annonceur.

Typiquement, en agence, vous êtes un expert technique. Vous connaissez parfaitement Google Ads, Facebook Ads, etc. Créer un rapport sous Google Data Studio n’a pas de secret non plus. Analyser des données par millions de lignes n’est pas un souci pour vous.

Inversement, chez l’annonceur, vous allez souvent vous appuyer sur une agence pour effectuer ce travail technique. Normal : vous allez sans doute devoir gérer plusieurs canaux (SEA, social ads, emailing, SEO, influenceurs, etc.). Comment pourriez-vous tous les maîtriser ?

Donc si vous êtes un peu “geek” et que vous aimez voir ce que ça fait quand on appuie sur un bouton plutôt qu’un autre (j’exagère mais c’est un peu ça), alors vous êtes fait pour l’agence. Inversement, si vous n’aimez pas mettre les mains dans le cambouis, l’annonceur vous ira mieux.

Les connaissances produit du Traffic Manager

Côté agence, vous êtes multi-casquette. Vous apportez de la valeur à vos clients grâce à vos compétences techniques. Mais vous ne pouvez pas prétendre connaître le produit ou service de votre client aussi bien que lui.

Le contenu exact de la dernière release ? C’est chez l’annonceur qu’on la connaît par cœur (et depuis longtemps). Le panorama des concurrents ? L’agence le connaît, bien entendu, mais le Traffic Manager situé chez l’annonceur pourrait en parler pendant des heures et dans les moindres détails.

Pour vous donner un exemple, les meilleurs Traffic Managers que je connais (chez l’annonceur donc) sont ceux qui “vivent le produit” de leur entreprise. Ils le connaissent par cœur et sont des utilisateurs passionnés.

Si vous avez l’opportunité de travailler pour l’entreprise de vos rêves (disons Salomon si vous êtes sportifs), alors faites-le. Si ce n’est pas le cas, alors autant profiter de l’agence pour observer plusieurs industries, produits, services, etc.

Le Traffic Manager et le travail en équipe

Comme je le disais plus haut, quand on est en agence, on est entouré de ses pairs. Du coup, si l’on a une question, une incertitude, une inquiétude, etc. on peut se référer à ses collègues. Très pratique lorsque l’on est débutant notamment.

Mais ça ne s’arrête pas là. Côté agence, les projets sont souvent divisés en plusieurs sous parties. Résultat : si vous n’aimez pas travailler en équipe, ça ne va pas le faire. En un jour, imaginez devoir jongler entre plusieurs priorités, les agendas de vos collègues, les forces (et faiblesses) de chacun…

Inversement, chez l’annonceur, si le travail d’équipe est bien présent, il n’est pas aussi intégré. Normal puisque vos collègues sont sur d’autres sujets. Il s’agit plus de se coordonner que d’accompagner l’autre dans le détail.

Pour faire simple, le Traffic Manager en agence a de l’empathie à revendre. Ses collègues d’agence, c’est ceux avec qui il gravit des montagnes au quotidien : on s’épaule les uns les autres.

Les objectifs du Traffic Manager : rentabilité et compréhension

Si vous êtes côté agence, votre objectif numéro #1, en tant que Traffic Manager, est de démontrer la rentabilité de vos campagnes. Et qu’elles apportent un socle fiable à la croissance de votre client. Un objectif très chiffré donc.

En revanche, chez l’annonceur, ça ne s’arrête pas là. Vous devez pouvoir intégrer vos campagnes dans un écosystème complexe et assurer qu’elles y sont bien reçues. On est donc sur un pan plus humain au quotidien.

Par exemple, si votre manager met en doute l’incrémentalité de telle ou telle campagne, êtes-vous capables de concevoir, implémenter et analyser un test d’incrémentalité ? Très bien, ça se passe côté agence. Puis de le communiquer efficacement en interne tout en tenant compte des besoins et contraintes de chaque équipe ? Bravo, c’est chez l’annonceur que ça se passe.

Notez que selon votre rapport agence/client, il est possible que cet élément vous revienne aussi en agence… 😇

Evolution du Traffic Manager : management et technicité

C’est presque le plus important pour moi : est-ce que vous investissez votre temps correctement ? Ici, cela dépend de vous.

Côté agence, l’évolution pourra être triple :

  • Devenir manager et gérer d’autres Traffic Managers
  • Devenir expert technique et gérer des projets complexes
  • Évoluer horizontalement en diversifiant vos compétences (par exemple : le SEA en plus du social ads)

Chez l’annonceur, on retrouve l’évolution managériale et la diversification notamment. En revanche, il est rare de devenir un expert technique pour les raisons évoquées plus haut. Ceci dit, il existe aussi un parcours qui n’existe pas côté agence : celui de changer de métier complètement (dans les grandes entreprises) grâce à la mobilité interne.

Conclusion : le parcours type du Traffic Manager

Bien souvent, on commence en agence pour apprendre le métier. Et ceux qui s’y plaisent y restent pour évoluer au sein de l’agence. Les autres iront tester le pendant annonceur du métier.

Pour le coup, j’ai personnellement fait le chemin inverse. Comme quoi il n’y a pas de règle ! Vous avez encore des questions ? Posez-les nous sur Twitter.

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